S’il partage quelques points communs avec les autres principaux concours de musique suisses, le Junior Slow Melody Contest possède aussi quelques caractéristiques qui lui sont propres, ou presque. Mais quelles sont-elles ? Vous allez pouvoir les découvrir ci-dessous.

Tout d’abord, le JSMC, comme son nom complet l’indique, est un concours de musique lente exclusivement, et ce dès ses débuts. Comme l’indique Christophe Jeanbourquin, un des membres fondateurs de la manifestation, le but est recherché à travers le JSMC est de :

mettre en avant les qualités musicales et instrumentales des musiciens. La commission de musique analyse les solos proposés (au libre choix des candidats) et refuse les pièces trop rapides ou n’entrant pas dans la définition du concours.

Christophe Jeanbourquin, membre fondateur de la manifestation

Un gros travail est donc effectué afin de préserver cette caractéristique du concours, qui offre une alternative bienvenue aux autres grands concours, tels que le Championnat suisse des solistes et quatuors, ou les concours cantonaux, qui mettent davantage en avant la technicité des musiciens, même si la musicalité est bien évidemment également jugée. En effet, comme le souligne Cédric Jacquemettaz, le professeur envoyant le plus d’élèves au JSMC (22 cette année) :

le JSMC permet de montrer toute l’étendue de la musicalité d’un jeune musicien. Certains préfèrent les concours plus « techniques », mais savoir jouer une mélodie lente de manière musicale et expressive, c’est la base de la musique.

Cédric Jacquemettaz, professeur de musique

Un avis partagé par les anciens vainqueurs, comme Gabriel Murisier, qui souligne le rôle d’un concours de musique lente tel que le JSMC comme

la forme la plus importante des concours qu’on connait. De plus, il est nécessaire de maîtriser parfaitement son instrument sur le plan technique pour raconter ce qu’on a à dire, la vitesse n’étant qu’une variation de ce principe.

Gabriel Murisier, ancien vainqueur

Un avis corroboré par Florian Darbellay, pour qui

la musique, ce n’est pas seulement la technique, mais aussi l’interprétation et la manière de comprendre l’intention du compositeur.

Florian Darbellay, ancien vainqueur

Céline Boulnoix, Liam Lattion et Adline Vouillamoz, quant à eux, relèvent aussi l’importance accordée à l’expression et à la transmission d’une émotion, une compétence centrale pour un·e musicien·ne et sur laquelle l’accent peut être plus facilement mis dans le cadre d’un concours de musique lente. On est donc loin de l’idée qu’une pièce lente serait bien plus facile à jouer, mais elle mobilise effectivement d’autres qualités et demande un travail différent, intéressant pour ceux qui participent à divers concours et qui chercheraient à s’améliorer dans tous les domaines de leur pratique instrumentale. D’autant plus que le répertoire est large. Christophe Jeanbourquin le remarque,

Les solos joués les premières années ne sont plus tous joués régulièrement et nous assistons à un renouvellement et un enrichissement du répertoire intéressant pour les solistes et pour le public.

Christophe Jeanbourquin, membre fondateur de la manifestation

De plus, de l’avis de nos anciens lauréats, ce type de concours, moins technique, est également plus accessible aux jeunes musiciens. C’est d’ailleurs une autre spécificité du JSMC : il n’y a pas de limite inférieure d’âge pour les participants. Ainsi, l’an passé, la plus jeune concurrente, Sarah Lochmatter, avait tout juste 7 ans, et s’était imposée dans sa catégorie !  Lors de l’édition 2024, 3 jeunes concurrents n’auront pas encore 8 ans. Cette particularité avait également été relevée par le président du jury de l’édition 2023, Michel Leveugle :

Ce concours permet aux plus jeunes d’apprendre et de s’améliorer. Je suis d’ailleurs étonné de la qualité de leurs prestations. Les plus petits sont déjà bien présents, tant au niveau du son que de l’expression musicale.

Michel Leveugle, président du jury de l’édition 2023

Pour Cédric Jacquemettaz,

c’est très bien qu’il n’y ait pas de limite. Cela permet à chacun de commencer les concours quand ils se sentent prêts, même si ce n’est pas une course. Pour certains, le fait de se produire en concours dès le début est très motivant, pour d’autres, c’est trop tôt.

Cédric Jacquemettaz, professeur de musique

Ainsi, sans vouloir créer une pression à participer aux concours dès le plus jeune âge, le JSMC offre aux jeunes musiciens la possibilité de le faire, dans un but de motivation et d’émulation, tout en les habituant à se produire seuls devant un public. La division de la catégorie minime en 4 sous-catégories par année de naissance permet, de plus, à chacun de se mesurer à des concurrents du même âge, afin de donner une chance à chacun et de mettre en avant le plaisir comme élément primordial.

Si ces deux caractéristiques sont les plus marquantes de l’identité du JSMC, notons aussi que le concours associe, depuis 2009, les cuivres et les bois, dans des catégories séparées, certes, mais qui se retrouvent lors de la finale. Jusqu’ici, le concours a consacré par deux fois un musicien de la catégorie des bois à l’issue de la grande finale : Nicolas Mognetti en 2016 et Gabriel Pernet en 2018, deux musiciens toujours très actifs dans le monde de la musique. Remarquons par ailleurs que ces deux solistes sont également les seuls vainqueurs non-valaisans du concours. En effet, le JSMC se veut être un concours ouvert à toute la Suisse, et même au-delà, même si la grande majorité des concurrents sont issus du Valais. Relevons enfin le fait que le concours, même s’il est toujours chapeauté par le même comité directeur, est chaque année organisé par une ou des sociétés différentes et a sillonné le canton, de Vouvry à Brig. Peut-être qu’une édition prochaine enverra le concours en dehors du Valais, qui sait…